2 juin 2017, un collectif d’artistes internationaux transforme le parking couvert de Saint-Gervais en une œuvre d’art où s’exprime l’art urbain dans toute sa diversité.
La ville inaugure sa première plateforme d’art contemporain, un projet inédit et audacieux. 2KM3 Saint-Gervais contempory art platform … où la contraction de 2 000 m3 de surface attribuée à chacun des onze artistes sollicités pour exprimer leur art. L’objectif affiché par les organisateurs est de rendre le street art accessible au plus grand nombre, et d’intégrer l’art dans la ville, et surtout dans un endroit symbolique, le parking couvert situé en plein centre de Saint-Gervais.
À l’origine de ce projet unique, le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex, et deux personnalités engagées : Hugues Chevallier, président de l’association Kill Art Factory et commissaire de 2KM3, et l’artiste Frédéric Battle (Zoer) qui ont eu carte blanche pour constituer le collectif d’artistes. Aucune directive, aucune censure, ne leur a été imposé, mais une seule obligation pour chacun d’eux : créer une œuvre sur site et sur 2 000 m3 (450 m2 de mur et 500 m2 de plafond).
11 artistes de la scène internationale … et autant de formes d’expression
Pendant 15 jours, les street artistes ont investi les lieux et laissé libre court à leur créativité, recouvrant chaque centimètre du parking, des murs au plafond. Ils ont réalisé des œuvres inédites en perpétuel mouvement, des constellations d’étoiles, des abstractions nébuleuses explosives, des systèmes géométriques, des typographies… – que le public, qui en fera partie intégrante, aura à cœur de découvrir et de vivre.
L’œuvre de tous
Ce projet artistique n’a pu voir le jour que grâce à l’implication de chacun. Outre la reconnaissance de l’État, rendue possible grâce à la ténacité de Jean-Marc Peillex, maire de la commune, 11 mécènes ont accepté d’accompagner chacun un artiste, qu’ils ont eux-mêmes choisi en fonction de leurs affinités artistiques.
« Au-delà du financement des œuvres et de la prise en charge des frais liés à leur réalisation, nous avons voulu instaurer un lien humain qui soit pérenne entre l’artiste et son mécène, pour que ce dernier l’accompagne dans sa carrière artistique et soit un vrai soutien à sa création », souligne Jean-Marc Peillex.
Ce musée alternatif a pour marraine la styliste Agnès B, créatrice de la marque éponyme, elle-même passionnée d’art contemporain (elle possède une galerie à Paris) et collectionneuse.
DocteGestio mécène de l’œuvre artistique de Zoer et Velvet
Bernard Bensaid président du groupe DocteGestio présent dans le département de Haute Savoie à Saint Gervais (EHPAD Val Montjoie) a souhaité que son groupe participe au soutient de ce projet à travers un mécénat d’entreprise.
« Etre mécène pour un groupe c’est vouloir participer à une transformation de la société et d’entraîner dans une dynamique porteuse de sens les acteurs de ce groupe. Nous nous engageons dans une démarche qui va créer de la valeur pour notre groupe, mais nous contribuons aussi à l’intérêt général » explique Bernard Bensaid.
Le mécénat d’entreprise lui permet de jouer son rôle sociétal en contribuant à l’intérêt général. Aujourd’hui 14% des entreprises font du mécénat pour un budget de 3,5 milliards et près de 75% des cadres dirigeant sont mécènes à titre personnel.
La relation avec les partenaires ouvre le mécène à des interlocuteurs nouveaux, avec lesquels il n’aurait pas naturellement été en contact. Le mécénat crée des passerelles et instaure un dialogue qui renforce l’ancrage du mécène dans son environnement ou sur son territoire.
Développer l’engagement de nouvelles parties prenantes
Un mécène instaure une dynamique qui essaime autour de lui : parmi les collaborateurs de son entreprise, ses partenaires, ses clients, ou dans sa famille, ses amis. Il peut également susciter des prises de conscience.
Le mécénat exprime et enrichit la personnalité et la singularité de l’entreprise, et il apporte un supplément de sens au travail quotidien. La participation aux actions de mécénat de l’entreprise renforce la cohésion, le décloisonnement, l’épanouissement et la fierté d’appartenance parmi les collaborateurs, acteurs du rôle sociétal de l’entreprise.
Mécénat de compétences, bénévolat facilité par l’entreprise, congés solidaires, parrainage des projets par les collaborateurs… Le mécénat leur permet de sortir de leur cadre de travail classique pour donner de leur temps et de leur savoir-faire, et s’enrichir de nouvelles expériences, ce qui développe leur créativité.
Zoer et Velvet (soutenus par DocteGestio)
Zoer, Frédéric de son prénom est né en 1985 à Palerme (Italie). Très jeune, il dessine des véhicules, des scènes d’embouteillage, de casses automobiles. Quelques années plus tard, il s’imprègne de l’univers de la bande dessinée et édite ses premiers fanzines, développant son goût pour la narration. A partir de 2003, il s’initie au graffiti puis aborde la peinture dans son ensemble, à travers l’acrylique puis l’huile.
Velvet, de son prénom Matthieu est né en 1986 à la Roche-sur-Yon. L’univers maritime et industriel qu’il côtoie dans son enfance influence très vite ses dessins et planches de bandes dessinées. C’est dans les années 2000 qu’il commence à peindre à la spray puis qu’il s’initie également à l’acrylique puis à la peinture à l’huile.
Leurs peintures sont issues de l’assemblage de souvenirs photographiques, d’où sont tirés les scènes, les objets et les lettres qu’ils représentent. Leurs compositions évoluent au fil des voyages et des rencontres. Les deux artistes se côtoient durant leurs études de design industriel. Leur passion pour le graffiti les amène à créer en 2004 le crew CSX (Chômeurs Sans eXpérience). Cherchant à ne pas se limiter dans les médiums ou les supports d’expression, ils sont adeptes des transferts entre les disciplines.
Le lieu investi est toujours au cœur de leurs préoccupations et leur peinture tend toujours à entrer en relation avec l’espace dans lequel elle s’inscrit. Forts de leur expérience de designers industriels, ils mettent régulièrement l’objet au cœur de l’œuvre. Ils développent d’ailleurs des assemblages et installations qui créent des ponts entre leurs travaux de peinture et la réalité tangible des sujets qu’ils abordent. Peignant ensemble sur les murs et aimant ainsi considérer le rôle de l’effort collectif et de l’esprit de projets, ils ont cependant fait le choix de réaliser la plupart de leurs toiles de façon individuelle, cultivant ainsi leurs remises en question personnelles. Ne voyez pas là le signe d’une rivalité, la critique de l’autre n’est là que pour permettre à chacun de porter un œil plus objectif sur ses propres recherches picturales.